Date de publication: 11/06/2021

La SSVP et la politique : Quelques réflexions de consœurs et confrères italiens

Actualité internationale

Ces derniers temps, la SSVP italienne a demandé à tous ses membres de réfléchir sur la dimension politique de la charité et sur la relation que la Société et ses membres entretiennent avec la politique.

La demande a commencé avec la publication du volume des écrits sociaux et politiques de Frédéric Ozanam, édité par le confrère Maurizio Ceste, membre du Comité d’études historiques de la Fédération internationale. Le volume La plus haute forme de charité, publié en 2019 en Italie, cite la célèbre phrase de saint Paul VI, faisant référence à la politique, et rassemble des lettres, des extraits d’études historiques et de conférences universitaires, mais, surtout, tous les articles journalistiques extraits de Le Correspondant et de L’Ère nouvelle, axés sur des thèmes sociaux et politiques. C’est la première fois que ces articles sont rassemblés et publiés tous ensemble. Beaucoup d’entre eux, encore poussiéreux, n’ont jamais été publiés, pas même en France, et sont conservés dans les salles de la Bibliothèque nationale de France.

Suite à cette publication, la SSVP italienne a organisé deux webinaires via YouTube regardés par plus de 3 000 personnes. Le premier en septembre 2020, Ozanam, apôtre des temps modernes; et le second en avril, Le message social et politique d’Ozanam est-il toujours d’actualité ?.

Ce dernier webinaire, auquel assistait notre Président International, Renato Lima de Oliveira (télécharger le discours du président en espagnol), a suscité beaucoup d’intérêt précisément à cause des références faites à l’actualité, qui sont encore enfouies dans les écrits d’Ozanam.

Les intervenants ont souligné combien la naissance des conférences a été révolutionnaire, prophétique et politique : étudiants et citoyens ont décidé de prendre le parti des plus faibles, des plus pauvres, au nom de la charité, défiant les justes, la division des classes, l’indifférence de l’État et de la majorité du clergé, et l’exploitation par l’industrie naissante. Malheureusement, cette situation reste inchangée aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde.

Mais il est nous encore possible d’agir : reprenons le célèbre appel d’Ozanam dans L’Ère nouvelle daté du 16 septembre 1848 : « Aux gens de bien ». Ces bonnes personnes, c’est aussi nous, Vincentiens du XXIe siècle, qui, en unissant nos efforts et en recherchant la collaboration de toutes les personnes de bonne volonté, pouvons lutter contre la pauvreté et faire prévaloir la justice. Un véritable acte politique.

Maurizio Ceste