La merveilleuse histoire de la crypte du bienheureux Antoine Frédéric Ozanam

Il existe dans l’église Saint-Joseph des Carmes, à Paris, un endroit très spécial pour tous les Vincentiens : le corps du bienheureux Antoine Frédéric Ozanam, principal fondateur de la Société de Saint Vincent-de-Paul y repose.
Frédéric est mort à Marseille, le 8 septembre 1853, à peine une semaine après son arrivée en France, déjà très malade, après son voyage à travers l’Italie. Des funérailles ont eu lieu à Lyon, où sa famille voulait l’enterrer, et à la Paroisse de Saint-Sulpice, où ils ont placé temporairement le corps, car son épouse Amélie a insisté pour l’enterrer dans une église, bien que les difficultés étaient nombreuses, puisqu’il était interdit d’enterrer des laïcs à l’intérieur des églises.
Après de nombreuses vicissitudes et de frapper à beaucoup de portes, Amélie a atteint son objectif. Avec la permission verbale du ministre Fortoul, ami personnel d’Ozanam, et le soutien fondamental du Père Lacordaire, elle a pu exhumer le corps de son mari bien-aimé dans l’église Saint-Joseph des Carmes, où les prêtres dominicains étaient alors établis, dans une petite crypte qui a été creusée dans les sous-sols de l’église, au même endroit où elle est toujours aujourd’hui, y accédant par un escalier sur le côté droit de l’église.
La suivante image non datée, récemment découverte, nous montre la crypte telle qu’elle était à l’origine, bien que quelques années après. Nous le savons parce que les taches d’humidité et de moisissure couvrent les murs et Amélie, dans un de ses écrits de 1867, dit déjà : « Le salpêtre a envahi les murs. La moisissure a affecté le ciment et ruiné tout ce que j’avais commandé de faire, et détérioré toutes les sculptures et les travaux ». Voici l’image :

La crypte a eu deux rénovations majeures : la première, à l’occasion du centenaire de la naissance de Frédéric Ozanam, lorsque la Société de Saint Vincent-de-Paul fit construire un nouveau tombeau en marbre et remodeler la crypte. L’exhumation canonique eut lieu en juillet 1929. Un nouvel accès à la crypte a été ouvert et l’autel a été entièrement rénové. Voici une photo prise après la rénovation :

En 1953, lors du centenaire de la mort de Frédéric, la chapelle a été remodelée à nouveau. Les colonnes centrales ont été enlevées, ainsi que divers ornements. Un artiste Français, René Dionnet, a peint la fresque du Bon Samaritain qui, encore aujourd’hui, orne le mur. C’est l’aspect actuel de la crypte, simple et humble, où des milliers de confrères et consœurs de tout le monde viennent souvent prier devant la tombe de notre bien-aimé Bienheureux Ozanam. Voici ci-dessous la photo actuelle :

Écrit gracieusement par Javier Chento
Membre de la Commission Internationale de Recherche Historique du Conseil Général International