Bienheureux Pier Giorgio Frassati

Un regard plus attentif sur le patron de la Jeunesse Vincentienne
En 2017, le Comité International pour les jeunes, les enfants et les adolescents du CGI a placé tous les jeunes Vincentiens de la SSVP sous la protection du Bx. Pier Giorgio Frassati, qu’ils considèrent dorénavant comme le patron de la Jeunesse Vincentienne.
Le 4 juillet, jour de fête du Bienheureux Frassati, comme l’a déclaré l’Église, marque le jour de son décès et son entrée au Ciel. Une date également choisie par le Comité de la Jeunesse pour commémorer la Journée Internationale de la Jeunesse de la SSVP.
L’actuel Vice-Président International pour la Jeunesse, le confrère Willian Alves, souligne la raison pour laquelle le Bienheureux Giorgio Frassati a été choisi comme patron de la Jeunesse Vincentienne: «Quand j’ai pris connaissance de la vie de Frassati, j’ai été impressionné par son témoignage d’amour pour l’Église, sa spiritualité, sa vie de confrère d’une conférence Vincentienne, sa capacité à s’engager avec les pauvres et son amour inconditionnel pour eux. En fait, Pier Giorgio était un jeune homme qui a consacré sa vie à Dieu, tout en servant les plus nécessiteux. C’est pourquoi il doit être considéré comme un modèle pour les jeunes de notre organisation. Ozanam et les autres fondateurs sont également des modèles, mais pour tous les membres de la SSVP: tous les Vincentiens, y compris les jeunes, les enfants et les adolescents. Frassati a été choisi comme patron de la jeunesse, car nous voulions que les jeunes aient cette autre référence d’un jeune homme qui a suivi le charisme vincentien et atteint la sainteté. Ces modèles de vie en sont des exemples. »
Né le 6 avril 1901, à Turin, dans une famille riche et bien connue, Frassati était le fils d’Adélaïde Ametis, une artiste renommée, et d’Alfredo Frassati, personnalité politique propriétaire d’un journal qui reste l’un des plus influent aujourd’hui.
Pier Giorgio a développé une profonde vie spirituelle dans son monde de prière. Il a prié le chapelet et a reçu la communion quotidienne avec le Christ dans la Sainte Eucharistie: «Jésus vient à moi chaque matin dans la Sainte Communion, et je lui rends la pareille à ma toute petite manière: en visitant ses pauvres.» Il appartenait à tellement d’organisations et de clubs catholiques qu’il lui était impossible d’assister aux réunions de chacune d’entre elles. Mais son affiliation à la Société de Saint-Vincent-de-Paul était très particulière pour lui depuis le jour de son adhésion à l’âge de 17 ans jusqu’à quelques heures avant sa mort, à 24 ans.
Il a combiné de manière remarquable l’activisme politique et la justice sociale, la piété et le dévouement, l’humanité et la bonté, la sainteté et la vie quotidienne. Il avait toujours sur lui un petit journal où il notait les noms de toutes les familles qu’il aidait.
Comme certains jeunes Vincentiens, Pier Giorgio était parfois en désaccord avec la manière dont les choses étaient gérées au sein des conférences. En 1922, il écrit à son ami Carlo: «Si veux tu vraiment savoir, une de mes idées est que j’abolirais certaines conférences de Saint-Vincent […]». Il était frustré par la décision de sa conférence d’abandonner une famille dans le besoin en raison d’une faute présumée de l’un des membres de la famille. Pier Giorgio pensait que la famille aurait dû être guidée, au lieu d’être abandonnée, il a donc démissionné de cette conférence et en a rejoint une autre.
Même lorsque Pier Giorgio étudiait pour les examens et ne prenait pas le temps de visiter ses amis, il continuait ses visites aux pauvres dont il s’occupait avec la Conférence de Saint-Vincent de Paul. Dans un beau discours sur la charité, il a exhorté ses camarades à s’impliquer dans les conférences: «Je ne sais pas si vous savez tout ce que sont ces institutions si merveilleusement conçues […]. C’est une institution simple adaptée aux étudiants car elle n’implique pas d’engagement à part être dans un endroit particulier un jour par semaine puis visiter deux ou trois familles chaque semaine. Vous verrez, en peu de temps, tout le bien que nous pouvons faire à ceux que nous visitons et tout le bien que nous pouvons nous faire. »
Pier Giorgio aimait les pauvres. Comme beaucoup d’histoires le racontent, sa mère le réprimandait souvent pour s’être présenté en retard au dîner. Elle ignorait qu’il passait ses après-midi à servir les affamés, et qu’il devait généralement rentrer à la maison en courant après avoir donné l’argent de son billet d’autobus. Son père le punissait parfois pour être rentré à la maison sans manteau. Il ne le perdait pas, il le donnait.
Quand des amis lui ont demandé pourquoi il montait souvent en troisième classe dans les trains, il répondait: «Parce qu’il n’y a pas de quatrième classe». Il a souvent sacrifié des vacances à la maison d’été des Frassati à Pollone, car, comme il l’a dit, «Si tout le monde quitte Turin, qui prendra soin des pauvres?» Il ne s’agissait pas simplement de donner quelque chose aux personnes seules, aux pauvres, aux malades – mais plutôt de se donner tout entier. Il voyait Jésus en eux et, à un ami qui lui demandait comment il pouvait supporter d’entrer dans les endroits sales et malodorants où vivent les pauvres, il a répondu : « Souviens-toi toujours que c’est à Jésus que tu vas : je vois, autour des malades, des pauvres et des malheureux, une lumière spéciale que nous nous n’avons pas. »
Cependant, même dans cette vie pleine de sainteté et de charité, les jeunes peuvent se sentir particulièrement attachés à la vie quotidienne de Pier Giorgio. De l’extérieur, il ressemble à n’importe quel autre jeune homme : un alpiniste, un sportif et un défenseur de causes politiques. Il y a des photos le montrant en train de rire, de boire et de jouer avec ses amis. Il a acquis une réputation de farceur. Entre autres farces, il faisait des lits en portefeuille à ses amis. Un jour, un ami paresseux s’est réveillé et a trouvé un dessin d’âne sur son lit, un rappel de Pier Giorgio qu’il était un «imbécile» de ne pas poursuivre ses études.
Jusqu’à son lit de mort, Pier Giorgio n’a jamais oublié ses amis les plus proches – les pauvres. Le 3 juillet 1925, la veille de sa mort, il demanda à sa sœur de prendre un petit paquet de sa veste et, d’une main semi-paralysée, il écrivit la note suivante à Giusseppe Grimaldi: «Voici les injections pour Converso. Le ticket de prêt sur gage est celui de Sappa. Je l’avais oublié; renouvelle-le en mon nom. »
Nous savons que Pier Giorgio voulait tellement voir Jésus qu’il disait: «Le jour de ma mort sera le plus beau jour de ma vie». Le sacrifice de Pier Giorgio fut accompli à sept heures du soir le 4 juillet 1925. Ses obsèques furent un triomphe. Les rues de Turin étaient bondées d’une multitude de personnes en deuil et inconnues de sa famille: des membres du clergé, des étudiants et, bien sûr, les pauvres et les nécessiteux qu’il a servis si généreusement pendant sept ans.
Lors de la béatification de Pier Giorgio sur la place Saint-Pierre, le 20 mai 1990, le Pape Jean-Paul II l’a décrit comme « l’homme des huit béatitudes » et a dit dans son homélie: «Par son exemple, il proclame qu’une vie vécue dans l’Esprit du Christ, l’Esprit des Béatitudes, est «bénie», et que seule la personne qui devient un «homme ou une femme des Béatitudes» peut réussir à communiquer aux autres l’amour et la paix. » Ce jeune Italien prouve qu’il vaut vraiment la peine de tout abandonner pour servir le Seigneur. Il témoigne que la sainteté est possible pour tous, et que seule la révolution de la charité peut raviver l’espoir d’un avenir meilleur dans le cœur des gens… Il a quitté ce monde assez jeune, mais il a marqué des siècles entiers, et pas seulement le notre.
Le confrère Willian Alves prie pour que Giorgio Frassati soit considéré comme un modèle de vie vincentienne par les jeunes de SSVP et qu’il nous aide à atteindre la sainteté et à entrer au paradis.